La visite du Premier ministre français en Algérie, pour deux jours, a abouti à plusieurs accords franco-algériens.
Deux accords ont été co-signés entre les deux pays dans les domaines militaire et nucléaire « civil », lesquels ont été complétés par une convention sur la banque et les assurances qui devra améliorer les relations économiques entre les deux pays.
Un autre sujet sera aussi, et c’est plus que certain, le projet de l’Union pour la Méditerranée. Alors que tous se posaient en conjectures quant à la présence de l’Algérie au sommet du 13 juillet prochain à Paris, voilà que le Premier ministre algérien vient de déclarer que « L’Algérie est favorable au rapprochement des deux rives de la Méditerranée » en se référant au projet présenté par le Président Nicolas Sarkozy et de renchérir auprès du quotidien français, Le Monde, que la venue du Président algérien, Abdelaziz Bouteflika, n’était pas « exclue ».
Il faut se rappeler que le 6 juin dernier, la rencontre, à Alger, des pays sud-méditerranéens a fait ressortir leur préoccupation majeure sur l’arrivée d’Israël dans la future union – et l’on se demande pourquoi d’autant que l’Autorité palestinienne elle-même avait signé un accord d’association avec l’Union européenne qui intervenait dans le cadre du Processus de Barcelone, lui-même à l’origine d’une Union pour la Méditerranée ! Or, de prime abord, l’Autorité avait certainement conscience de ce qu’impliquait ce rapprochement des deux rives, d’autant que le Processus de Barcelone n’avait pas manqué d’apporter quelques précisions sur l’implication d’Israël.
Donc, l’on se demande pourquoi être plus royaliste que le roi, quand on sait que depuis cette dernière décennie, malgré toutes les vicissitudes que connaît le peuple palestinien, l’Autorité n’a pas manqué de négocier à plusieurs reprises avec Israël ; dans des conditions difficiles et pour des résultats zéro certes, mais négociations tout de même parce que le rapport de forces n’est pas hélas en faveur des Palestiniens … Ensuite, durant cette dernière quinzaine de jours, la Syrie a elle-même entamé des négociations avec ce même pays tant abhorré.
Les protagonistes du Processus de Barcelone étaient conscients des conséquences que pourrait apporter un tel projet d’union ; aussi est-ce pour cela qu’il avait clairement défini que les rapports, dans ce cadre, seraient sur le terrain économique. Même si l’on peut être plus que dubitatifs sur ce cadrage « économiste », le plus simple observateur sait que les choses ne sont pas aussi simples. Mais même en sachant cela, il faut réfléchir à ce qui vient d’être dit ci-dessus et que, bon gré mal gré, soit des pays comme l’Algérie et la Syrie, campent sur leur position et définitivement ; soit ils avancent de l’avant – sans pour autant qu’ils se croient obligés de vendre leur âme au diable…
Si l’Union européenne ne change pas d’avis d’ici le 13 juillet sur ce projet d’Union pour la Méditerranée parce que rien n’est gagné, il est certain qu’elle se fera avec ou sans eux.
… mais l’on sait quel en est l’aboutissement au vu des déclarations du Premier ministre algérien … même si le peuple algérien, lui, ne change pas d’opinion sur Israël. Et on le comprend.