Le 2 mars 2003, lors de la venue en Algérie, du Président Jacques Chirac en exercice alors, une déclaration commune relançait la coopération franco-algérienne, particulièrement dans l’accompagnement de la politique de réformes amorcée par l’Algérie en matière économique et institutionnelle notamment.
Un premier accord a été conclu en 2006, portant sur un Mémorandum de partenariat économique et financier et le 4 décembre 2007, à l’occasion de la visite d’Etat du Président Sarkozy à Alger, ce mémorandum a, depuis, été remplacé par le “ Mémorandum de coopération financière”, signé le 21 juin 2008, et ayant pour but de consolider la coopération bilatérale dans les “domaines scientifique, technique, culturel et éducatif et dans celui de la gouvernance”. Un Comité franco-algérien pour le partenariat et le développement est installé le 11 décembre de la même année.
La Convention de Partenariat fixe “le cadre institutionnel de la coopération bilatérale” et un Document Cadre de Partenariat fut établi pour une période de cinq ans (2007-2012) pour définir les “grandes orientations et les objectifs à atteindre, fixés d’un commun accord”. Le Document Cadre de Partenariat est établi pour jouer un “rôle de levier” et de “modernisation” par le fait, en particulier, “d’une plus grande cohérence de l’intervention française, par le biais de l’ensemble des acteurs publics de l’aide française” comme l’Agence française de développement (AFD), les collectivités territoriales ou les ONG et les entreprises.
Les priorités algériennes et les interventions des partenaires :
. Aménagement du territoire par la “construction des grandes infrastructures nécessaires au développement du pays, l’amélioration des communications” mais cet aménagement du territoire se doit de prendre en compte “le déséquilibre entre le nord et le sud” qui apporte une grande distorsion non seulement dans le domaine de la dynamique économique mais, aussi, sur le plan social.
. La “stratégie de désendettement” et “la liquidité du marché intérieur et les réserves de change doivent permettre de financer le plan d’investissement quinquennal sans avoir recours au marché financier international”.
. Le “développement du secteur privé hors hydrocarbures” grâce à des “programmes d’investissement public” aura à répondre au souci de l’Algérie d’inciter “la création de valeurs ajoutées hors hydrocarbures” et, de ce fait, le désengagement de l’Algérie d’une économie basée sur cette forte dépendance à l‘égard de l’industrie pétrolière.
. Une réforme du cadre éducatif et universitaire : celle de l‘éducation nationale commencée en 2002, celle de l’enseignement supérieur comme, par exemple, la réévaluation “qualité” des enseignants et “la valorisation de leur statut”, celle de la formation professionnelle par une “réhabilitation” dans “sa vocation essentielle d’itinéraire éducatif pos-obligatoire qui assure à l’apprenant des qualifications le rendant apte à l’exercice d’un métier.”
Pour ce qui concerne ces questions précises, l’intervention – en “complément des interventions des autres bailleurs de fonds” – se fera par une contribution à l’amélioration de la “qualité du système éducatif et de la formation professionnelle”, le soutien à la recherche pour le développement et la consolidation de “la place de l’enseignement du français” (qui commence dans les classes primaires).
Pour le reste du Document Cadre de Partenariat, les priorités retenues exigent que nous fassions une présentation plus dynamique mais nous renvoyons le lecteur à la lecture du document dont le lien est situé en fin d’article. Toutefois, on retiendra du Document Cadre de Partenariat pour la période 2007-2011 :
1. Une première priorité, celle de l’“appui au renforcement du capital humain” : – soutien français “au système éducatif algérien” et à la “politique de la formation des cadres” par la mise en place de partenariats inter-académiques : projets, formation des acteurs pédagogiques, jumelages entre établissements scolaires ou instituts de formation des académies partenaires. – ensuite et c’est dans la logique du point ci-dessus, “appui à la formation des cadres” comme “la restructuration du système universitaire” (Licence-Master-Doctorat), ou la formation de plus de “28 000 enseignants qualifiés prévue au cours des prochaines années”. – une coopération hospitalo-universitaire s’articulant autour de la formation et le perfectionnement des spécialistes algériens, la réforme hospitalière (déjà engagée) et celle des études médicales. Un accord-cadre devait d’ailleurs préciser les modalités de mise en oeuvre de ces projets. – l’appui à l’enseignement du français via le renforcement qualitatif et quantitatif du corps enseignant algérien en langue française, la mise en place de bibliothèques et de “bouquets télévisuels”. – l’appui au développement des relations culturelles : mise ne valeur du patrimoine culturel, créations artistiques avec la mise en place de coproductions algéro-françaises.
2. La seconde priorité est celle du développement économique durable et du secteur productif – qui nous semble beaucoup plus urgente en raison du voeu algérien de se libérer d’une dépendance à l‘égard les hydrocarbures : – rapprochement économique franco-algérien : “actions de promotion des perspectives de marché depuis la France” et investissements français. – développement du secteur productif : l’Algérie est entrée dans “un processus d’ouverture économique par la mise en place d’une économie de marché”. C’est là que la coopération française aura à intervenir en matière de soutien à ce secteur. L’Agence française de développement (AFD) sera un acteur incontournable dans cette coopération car elle mettra en place des “lignes de crédit concessionnel” en faveur du Crédit Populaire Algérien. – développement de filières industrielles et appui “aux efforts des PME pour développer leurs exportations (accès à l’information, formation, promotion). Dans cette perspective, d’ailleurs, nous présenterons prochainement une synthèse d’actes d’un colloque fait par le ministère algérien de la PME et de l’Artisanat sur le développement de la PME et la stratégie du développement durable.
Euro-Algeria se réserve de revenir un peu plus tard sur plusieurs points de détails du “Mémorandum de coopération financière” de décembre 2006.
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(1) Article repris sur International Newnet n° 27/Avril 2010.
(2) Voir: http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/article_imprim.php3?id_article=64727